Cantates • Ensemble Escadron Volant de la Reine

En 1724, Johann Sebastian Bach a 39 ans et il s’installe à Leipzig où il restera jusqu’à la fin de ses jours. C’est un tournant considérable dans sa carrière, lui qui venait de passer 8 ans au service du prince d’Anhalt-Köthen où il composa presque exclusivement de la musique instrumentale (la confession calviniste de la cour interdisait la musique aux offices religieux), il se retrouve maintenant Cantor des deux principales églises de la ville et doit désormais enseigner la musique aux élèves de Saint Thomas et fournir une quantité́ de musique considérable pour les offices et les cérémonies particulières. Le Collegium Musicum est d’un niveau bien supérieur aux autres formations du même genre qu’il a eu sous sa direction les années précédentes, et Bach va pouvoir donner avec satisfaction des partitions très exigeantes, profitant également du passage de nombreux solistes attirés par une ville en effervescence. La première œuvre qu’il y donnera à sa prise de fonction n’est autre que la Passion selon Jean, faisant à peine oublier à ses supérieurs leur désillusion de ne pas avoir pu séduire Telemann ou Graupner et de devoir se contenter d’un moins bon musicien !

Les tensions entre Bach et les représentants de la ville ne sont pourtant qu’à leurs prémices, mais elles n’entraveront pas la force créative de celui qui est maintenant considéré comme le père de la musique. Ce musicien nous touche d’autant plus qu’il s’est toujours attaché à la transmission et à la conservation du patrimoine. Il n’a eu de cesse de former de jeunes claviéristes et compositeurs à l’instar de ses fils célèbres, Carl Philipp Emanuel, Wilhelm Friedemann ou Johann Christoph Friederic et il a toujours eu beaucoup de respect et d’humilité vis à vis de ses prédécesseurs dont il a copié et étudié les œuvres dans sa jeunesse mais qu’il a continué́ à mettre à l’honneur alors que sa réputation était déjà bien établie.

Escadron Volant de la Reine

L’Escadron Volant de la Reine désigne les dames de compagnie recrutées par Catherine de Médicis. Par leur présence et leur conversation, elles étaient chargées de pacifier les relations humaines au sein des cours européennes. Ce nom évoque une organisation non hiérarchisée alliant rigueur et fantaisie, deux qualités qui tiennent à cœur aux musiciens de l’ensemble dans le travail musical. Premier Prix et Prix du public du Concours international du Val de Loire en 2015 (président de jury : William Christie) et lauréat de l’International Young Artists Presentation 2013 d’Anvers (Belgique), l’Escadron Volant de la Reine est créé à l’initiative du violoncelliste Antoine Touche. Tous issus des Conservatoires supérieurs européens (Paris, Lyon, La Haye, Bruxelles), les musiciens sont liés par une profonde amitié et c’est naturellement qu’ils se rassemblent en janvier 2012. L’Escadron compte sur les divers talents qui le composent et, partageant une énergie commune, l’ensemble se démarque par l’absence de directeur artistique. Cette démarche, mûrement réfléchie, permet à chaque membre de s’impliquer dans la réflexion musicale et l’organisation des projets. Désireux de faire découvrir des œuvres méconnues des XVIIe et XVIIIe siècles, ils concentrent particulièrement leurs recherches sur la musique italienne. L’ensemble s’est produit dans différents festivals : un Automne à Limur (Vannes), Festival de Pâques (Deauville), les Jeudis Musicaux de la Chapelle Royale (Versailles), le Festival de Ribeauvillé, Saint-Michel en Thiérache, Bach en Combrailles… L’Escadron Volant de la Reine est en résidence à la Fondation Singer-Polignac depuis 2012.

 

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