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- La programmation du 26e festival Bach en Combrailles
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Concert de Clôture – Cantates & Création mondiale Bach & Foccroulle
- Pontaumur, Église
- Samedi 10 août 21h00
Cantates de Bach BWV 85 et 115 et création mondiale de la cantate "Laudato Si'" de Bernard Foccroulle
Le Banquet Céleste, Nicolas Bucher orgue, Simon Proust direction de la cantate
Un anniversaire : une cantate
Telle pourrait être l’habitude prise à Bach en Combrailles tous les cinq ans. Ce concert de clôture qui marque un double anniversaire sera marqué par la création de la seconde cantate des Combrailles, confiée cette année à Bernad Foccroulle et créée par le Banquet Céleste. Comme la cantate Nun Komm de Philippe Hersant que nous avions créé en 2019, la cantate de Bernard Foccroule est écrite pour un orgue concertant, une manière originale et actuelle de mettre en lumière l’orgue « Bach » de Pontaumur.
Le Banquet Céleste continue son exploration des cantates de J.S Bach toujours avec cette volonté esthétique de mêler chanteurs et instrumentistes dans une vision « chambriste » de la musique. Ce programme propose deux cantates qui s’inscrivent dans un cycle composé dans les premières années où Johann Sebastian Bach s’installe à Leipzig. Jouées pour la première fois en novembre 1724 et au printemps 1725, elles requièrent à peu près le même effectif, dans un caractère intime, loin du faste des cuivres et timbales. Elles ont la particularité de donner à entendre des arias avec violoncelle piccolo, instrument que le Kantor ne sollicitera que très rarement : seule une dizaine de pièces nous sont parvenues sur l’ensemble de son œuvre.
La Cantate « Laudato si’ » vient s’articuler entre ces cantates, s’inscrivant au cœur de ce programme. Inspirée par des textes religieux et profane, cette œuvre se place dans la dynamique de l’exploration des sonorités du Banquet Céleste.
Note d’intention de Bernard Foccroulle
« Laudato si’ » (Loué sois-tu) est une commande du festival Bach en Combrailles. Réfléchissant à la matière littéraire qui pourrait servir de support à cette cantate, j’ai choisi deux sources distinctes : le « Cantique des Créatures » de Saint François d’Assise, le plus ancien texte en italien (en dialecte ombrien pour être précis) dont l’auteur soit connu. Et en contrepoint, quelques extraits de poèmes d’Adonis, grand poète libano-syrien contemporain. Le texte italien sera chanté en langue originale, les poèmes d’Adonis seront chantés dans la traduction française, avec l’accord de l’auteur. L’écriture musicale souligne la dimension jubilatoire du texte de Saint François, alors que les poèmes d’Adonis appellent une musique plus introvertie. La composition est écrite pour quatre chanteurs solistes qui alternent des passages en solo, en duo et en quatuor, un orgue soliste et un orchestre de chambre. Le diapason prévu pour la création est la à 415Hz ; la partie de l’orgue (à 465) sera transposée un ton plus bas pour correspondre avec le diapason de l’orchestre. La durée prévue est d’une vingtaine de minutes ».
Le Banquet Céleste
Alors qu’il célèbre cette année son quinzième anniversaire, Le Banquet Céleste évolue suite au départ de son fondateur Damien Guillon, proposant dès lors une expérience innovante dans le champ artistique de la musique baroque. La direction artistique de l’ensemble collective, portée par une équipe de musiciens fidèles à l’ensemble depuis de longues années.
Fort de la place singulière qu’occupe Le Banquet Céleste dans le paysage des ensembles baroques français, le projet à dimension humaine et artistique se poursuit avec une direction collective. L’attention dans le choix du répertoire, conservant sa signature vocale et instrumentale, est portée sur l’équilibre entre les œuvres afin de travailler la spécificité du son de l’orchestre et toute la théâtralité offerte par le répertoire instrumental. Au travers de propositions dans des effectifs variés : musique de chambre, consort instrumentaux et vocaux, pièces du répertoire a parti reali jusqu’aux grandes formations orchestrales et chorales, les programmes restent fidèles aux répertoires sacré et profane portés par l’ensemble depuis 15 ans.
Parcourant l’Europe des XVIIè et XVIIIè siècle avec Stradella, Cavalli, Monteverdi, Purcell, Bach et Haendel mais aussi Carissimi, Corelli, Pisendel, Weckman et Schütz qui entrent au répertoire de l’ensemble, les programmes proposent également quelques incursions dans les répertoires du XVIè et XVIIIè tardif avec Schein, Bird, CPE Bach ou encore G. Benda.
Le Banquet Céleste oriente depuis sa création, une partie de ses recherches vers la musique de J.-S. Bach ; entre autres dans le cadre d’un cycle de Cantates ayant fait l’objet de plusieurs programmes et enregistrements. Après la Passion selon saint Jean, puis les Oratorios de Pâques et de l’Ascension l’ensemble a célébré, en 2024, ses 15 ans avec la Passion selon saint Matthieu. Le Banquet Céleste conserve au cœur du projet artistique, ce lien fort avec les œuvres du compositeur. Depuis 2016, Le Banquet Céleste poursuit une résidence à l’Opéra de Rennes, reconnu pour son dynamisme et sa capacité à se jouer des formes et des répertoires. L’ensemble développe en Bretagne des propositions artistiques spécifiques et des temps forts comme la Fête de la Musique et les Escales Baroques. Sollicité en France et en Europe, Le Banquet Céleste se produit dans de nombreux festivals tels Saintes, Sablé, Ambronnay, La Chaise-Dieu, Klangvokal Festival de Dortmund, Musiq’3 à Bruxelles ou encore Oude Muziek Festival à Utrecht. L’ensemble est invité à prendre part à de prestigieuses saisons musicales en France à la Chapelle Royale du Château de Versailles, Angers Nantes Opéra, Théâtre de Caen, Théâtre Auditorium de Poitiers, la Seine Musicale ou à l’étranger au Concertgebouw de Bruges, de Singel International Arts Centre (Anvers), Musiekcentrum de Bijloke (Gand) pour n’en citer que quelques-unes. Entre autres projets cette saison, l’ensemble fera ses débuts en décembre au Théâtre des Champs-Elyées avec Le Couronnement de Poppea en tournée aussi à l’Opéra de Rouen et l’Opéra de Rennes ; et présentera une lecture attendue en direction collective de La Resurrezione de GF Haendel à l’Atelier Lyrique de Tourcoing ainsi qu’à l’Opéra de Rennes.
Le Banquet Céleste, ensemble résident à l’Opéra de Rennes reçoit l’aide en conventionnement du Ministère de la Culture (DRAC Bretagne), du Conseil Régional de Bretagne, du Conseil Départemental d’Ille et Vilaine et de la Ville de Rennes. Les projets du Banquet Céleste sont soutenus par le Centre National de la Musique, Spectacle Vivant en Bretagne, la SPEDIDAM, l’ADAMI et la SACEM. Le Banquet Céleste est adhérent de l’association Arviva – Arts Vivants, Art Durables, membre de la F.E.V.I.S et administrateur de Profedim.
Une aventure collective
Dans le paysage actuel des ensembles musicaux indépendants, le Banquet Céleste ouvre une autre perspective, basée sur le partage des idées et la collégialité des décisions prises par l’ensemble des musiciens constitués en équipe artistique et qui incarnent collectivement le projet. Une innovation en France, inspirée de modèles d’excellence hors de nos frontières, animée par un principe d’équité, qui favorise l’éclosion d’idées au profit d’un projet artistique abouti ambitieux. Pour chaque musicien, il s’agit de vivre son métier en tant qu’acteur, pleinement impliqué tout au long du processus de création. L’engagement individuel dans le travail collectif participe à l’enrichissement de l’interprétation musicale, à l’articulation d’une « individualité plurielle » et la mise en œuvre d’une exceptionnelle cohésion artistique.
Benoît Arnould, baryton-basse, Julien Barre, violoncelle, Patrick Beaugiraud, hautbois, Deirdre Dowling, alto, André Henrich, luth*, Thomas Hobbs, ténor, Kevin Manent-Navratil, clavecin*, Thomas de Pierrefeu, contrebasse, Simon Pierre, violon, Marie Rouquié, violon*, Céline Scheen, soprano, Isabelle Saint-Yves, viole de gambe*, Antoine Touche, violoncelle.
*Membres de la délégation élus pour 3 ans
Bernard Foccroulle
Bernard Foccroulle est né à Liège en 1953. Il entame une carrière internationale d’organiste dès le milieu des années 1970, interprétant un vaste répertoire allant de la Renaissance à l’époque contemporaine.
Il donne plusieurs dizaines de créations mondiales de compositeurs tels que Philippe Boesmans, Brian Ferneyhough, Betsy Jolas, Xavier Darasse, Jonathan Harvey, Pascal Dusapin. Dans les années 1980, il participe au Ricercar Consort qui se consacre notamment à la musique baroque allemande. Sa discographie en soliste comporte plus d’une quarantaine d’enregistrements sur CD.
Il a notamment enregistré chez Ricercar l’intégrale de l’œuvre d’orgue de J.S. Bach, de Dietrich Buxtehude et de Matthias Weckmann en sélectionnant soigneusement les plus beaux instruments historiques préservés. Ses enregistrements ont remporté de nombreux prix, l’intégrale Buxtehude obtenant en 2007 le Diapason d’or de l’année ainsi que le Grand Prix de l’Académie Charles Cros. Il a dirigé le Théâtre Royal de la Monnaie de 1992 à 2007. De 2007 à 2018, il a été directeur du Festival International d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence.
Il a reçu le Prix du Leadership décerné pour la première fois aux Opera Awards à Londres en 2017. En 1993, il fonde l’association « Culture et Démocratie » qui œuvre pour la plus large participation à la vie culturelle. De 1978 à 1990, il enseigne l’analyse musicale au Conservatoire de Liège.
Depuis 2010, il est professeur d’orgue au Conservatoire de Bruxelles. Ces dernières années, il multiplie les projets multidisciplinaires associant l’orgue à la danse (chorégraphies de Jan Fabre et Salvador Sanchis) ou la vidéo (création de Lynette Wallworth). Bernard Foccroulle a écrit des œuvres pour soprano et orchestre (Am Rande der Nacht d’après Rilke), pour baryton et ensemble de musique de chambre (Due d’après De Luca), pour baryton, soprano et six instruments (E vidi quattro stelle d’après le Purgatoire de Dante), Quatre mélodies d’après Verlaine pour soprano et piano. Zauberland, un cycle de mélodies pour soprano et piano sur des poèmes de Martin Crimp a été créé en avril 2019 au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris, dans une mise en scène de Katie Mitchell, et présenté ensuite à Weimar, Londres (ROH), New York (Lincoln Center), Lille, Saint-Pétersbourg, Moscou, Bruxelles (La Monnaie)…
Il a également composé un cycle de pièces pour orgues historiques (CD AEON, Diapason d’Or 2016). Il a écrit La naissance de l’individu dans l’art (Grasset, 2003) en collaboration avec Robert Legros et Tzvetan Todorov. Il a également publié deux livres d’entretiens : Entre passion et résistance (Labor, 2005) et Faire vivre l’opéra, un art qui donne sens au monde (Actes Sud, 2018). Il est docteur honoris causa de l’Université de Montréal et de l’Université d’Aix-Marseille.
Bernard Foccroulle: Directeur du Festival international d'art lyrique d'Aix en Provence. 2010. (photo by Pascal Victor/ArtComArt)
Nicolas Bucher
Nicolas BUCHER est né à Lens, dans le Pas-de-Calais. Il début l’orgue auprès du Père Pierre Podevin puis entre au Conservatoire de Lille où il étudie avec Jean Boyer puis Aude Heurtematte. De 1994 à 1997, il étudie auprès de Jean Ferrard et Benoît Mernier au Conservatoire Royal de Bruxelles, où il obtient les Premiers Prix d’orgue, harmonie et histoire de la musique, avant de rejoindre Jean Boyer au CNSMD de Lyon, dont il sera diplômé en juin 2000. Finaliste du concours Xavier Darasse à Toulouse en 1998, il est lauréat du concours de Musashino-Tokyo en 2000. Successivement organiste à Lens, Marcq-en-Baroeul et à la cathédrale Saint-Jean de Lyon, il succède à Michel Chapuis à la prestigieuse tribune de Saint-Séverin à Paris, où il sera organiste de 2002 à 2012. En mars 2021, il est nommé à « l’orgue des Couperin » à Saint-Gervais à Paris. Il a publié plusieurs disques remarqués, consacrés à Bach, à la musique sous la Révolution Française, Lebègue ou encore une intégrale Nicolas de Grigny largement saluée par la critique internationale. Il a également enregistré, en première mondiale et en tant que chef d’orchestre, « le Chant de la Mine » du compositeur valenciennois Eugène Bozza. Son dernier disque d’orgue, « Attacca la fuga » est consacré aux Sonates de Mendelssohn et est paru chez Hortus. Après avoir dirigé le Conservatoire d’Arras, les études musicales au CNSMD de Lyon et la Cité de la Voix à Vézelay, Nicolas Bucher est actuellement directeur général du Centre de musique baroque de Versailles.
Simon Proust, direction de la cantate Laudato Si’
Régulièrement invité à diriger des orchestres et ensembles de premier ordre, Simon Proust s’inscrit dans une nouvelle génération de chef français aimant défendre un répertoire large et varié avec passion et exigence.
Remarqué par Bernard Haïtink à Lucerne, distingué par plusieurs concours internationaux notamment 2nd prix au « Princess Astrid Conducting Competition » en Norvège et au « Georg Enesco Conducting Competition », Simon Proust a étudié la direction d’orchestre auprès d’Alain Altinoglu au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, puis au Royal Conservatoire of Scotland lors du « Leverhulme Conducting Fellowship ». Il fut chef assistant de Thomas Dausgaard au BBC Scottish Symphony Orchestra, de l’Ensemble Intercontemporain de 2017 à 2019, et plus récemment de Laurence Equilbey (Der Freischütz). Deouis quelques mois, il travaille avec Emmanuelle Haïm sur des productions lyriques (Cosi fan tutte au Théâtre des Champs Elysées, Giulio Cesare au Dutch National Opera) et François-Xavier Roth (Les Siècles, SWR Orchester). Lors de la saison passée, il a fait ses débuts au pupitre de l’Orchestre national de Bretagne, l’Orchestre de Picardie et l’Orchestre Symphonique de Toulon. Il a également retrouvé l’Orchestre National des Pays-de-la-Loire et l’Orchestre Symphonique Région Centre Tours avec lesquels il collabore régulièrement. Par ailleurs, il a dirigé à plusieurs reprises l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre de Chambre de Paris, l’Orchestre National de Metz, l’Ensemble Ars Nova ou encore l’Ensemble Intercontemporain, accompagnant des solistes tels que la pianiste Vanessa Wagner, la violoniste Anna Göckel, le violoncelliste Raphaël Jouan, la soprano Catherine Trottmann, et le Trio Wanderer lors des Fêtes Musicales en Touraine.
Cette saison, Simon Proust fera ses débuts à l’Opéra de Lille, à l’Opéra du Rhin et au Festival d’Aix-en-Provence en assistant Emmanuelle Haïm. Il dirigera pour la première fois l’Orchestre national d’Auvergne, retrouvera l’Orchestre de Picardie et Les Siècles. Au printemps, il sera à la tête de l’Orchestre Elektra pour une production de Wonderful Town de Léonard Bernstein.
Passionné par la transmission, il est directeur musical de l’Orchestre des Jeunes du Centre et de l’Ensemble Cartésixte, et s’engage régulièrement auprès d’orchestres de jeunes musiciens et dans des concerts solidaires ou spectacles musicaux permettant une nouvelle approche du répertoire symphonique et lyrique. Il enseigne également la direction d’orchestre au Conservatoire Maurice Ravel à Levallois-Perret.
Simon Proust est nommé « Talent Adami 2016 » et « Génération Spedidam 2022-2024 ».