Depuis 24 ans, le public vient à Bach en Combrailles pour l’essentiel. Le festival est adossé à l’humilité de ce territoire auvergnat dans lequel l’œuvre de Bach vient s’épanouir depuis toutes ces années. La rencontre entre ce territoire et la musique allemande donne à ce projet toute sa singularité et son aspect en tous points « extraordinaire ».

Trois valeurs guident la vie de ce festival : la simplicité, la spiritualité et l’exigence. La simplicité, car ce qui compte c’est d’accueillir ce répertoire et de placer la musique comme seul élément qui nous réunit. On vient à Bach en Combrailles pour la musique, pour le calme et l’apaisement de ces paysages et donc aussi, paradoxalement, pour le silence.

Chacun mettra ce qu’il veut dans ce qu’on nomme spiritualité, mais comment sortir indemne d’un concert avec trois cantates ou d’une Passion ? J’ai l’intime conviction que l’écoute de ces œuvres peut nous permettre d’aller au-delà du simple plaisir esthétique.

Nous savons ce que nous défendons et nous savons aussi ce que nous ne défendons pas. Grâce à cette exigence, nous sommes devenus en France ce repère des passionnés de Bach. Porter un tel festival, c’est une responsabilité artistique autant qu’un acte de résistance devant la facilité. Le profond renouvellement du public que nous observons ces dernières années et qui vient de plus en plus loin est notre plus grande fierté.

Cette 24e édition sera marquée par une place singulière donnée à l’art de l’improvisation. A travers les auditions d’orgue données par des improvisateurs exceptionnels et le récital de violon solo de Matthieu Camilleri, nous découvrirons une discipline fascinante. Les cantates de Bach seront explorées cette année par Les Ambassadeurs – La Grande Écurie et le Capricornus Consort Basel. Alice Julien-Laferrière et son ensemble Artifices seront en résidence au festival toute cette semaine pour nous présenter leur nouveau programme « L’harmonie des Batailles » alors que le Chœur Hemiolia et Opera Fuoco nous invitent à porter notre regard sur la nature qui nous entoure, pour mieux la regarder, pour mieux la protéger aussi. Nous retrouverons aussi nos fidèles compagnons de route : l’Orchestre national d’Auvergne et Jean-Luc Ho dans les Variations Goldberg dont il publie un enregistrement cette année.

Enfin, La Passion selon saint Jean viendra clôturer cette édition sous la direction de Reinoud van Mechelen avec l’ensemble a nocte temporis et le Chœur de chambre de Namur. Écouter une telle œuvre dans ce petit village de Pontaumur renforce le caractère exceptionnel de cette œuvre. Je ne sais pas si cela la rend plus belle, mais cela la rend incontestablement plus précieuse.

Depuis plusieurs années le festival est membre du Réseau Européen de Musique Ancienne. Nous aurons l’honneur d’accueillir ses membres pour leur Conférence estivale. Les Combrailles seront le cœur battant de la musique ancienne européenne, voilà aussi la raison d’être d’un festival quand il devient l’ambassadeur de son territoire.

Ce festival ne peut s’épanouir qu’avec la complicité de nos partenaires fidèles, qu’ils soient tous ici profondément remerciés. En premier lieu le public (premier partenaire financier du festival !), les collectivités territoriales (les communes, la communauté de communes Chavanon Combrailles et Volcans, le Département du Puy-de-Dôme et la Région Auvergne-Rhône-Alpes), l’État ainsi que nos fidèles mécènes.

Ce festival appartient à tous, prenons-en soin.

Dans l’attente du plaisir de vous retrouver.